LA REGATE

LE DEPART

INTRODUCTION

Du coup de canon de départ jusqu’à l’arrivée, la régate constitue une lente évolution : de la lutte contre tous, à la lutte contre un seul adversaire.

Le départ à lui seul représente assurément plus de 60% du résultat final de la course en Laser.

PREPARATION A TERRE

La préparation à terre est un facteur clé de réussite. Le recueil et l’analyse des informations concernent essentiellement trois domaines :

  • le règlement (Instructions de course et avenants : heure de mise à disposition, type de parcours, procédure de départ, changement de parcours…) ;
  • le plan d’eau (tendances générales du site, météo et évolution) ;
  • les concurrents (classement général et numéros de voile des concurrents dangereux).

Ne pas oublier que pour certaines épreuves, il est obligatoire de signer une liste d'engagement ou d'émargement au départ et à l'arrivée.

AVANT LE SIGNAL D'AVERTISSEMENT

Il est primordial d’arriver dans la zone départ au moins 20 minutes avant le signal d’avertissement.

Pendant ces 20 minutes :

  • observez le plan d’eau pour établir une stratégie de navigation (analyse du vent à différents endroits, relief de la côte, présence de courants, rythme des vagues…) ;
  • effectuez les réglages demandés par les conditions de temps ;
  • effectuez quelques virements de bord (en notant les caps bâbord et tribord au près) et empannages pour vous mettre dans le bain ;
  • retournez vers la ligne de départ pour noter son orientation et déterminer son extrémité favorable ;
  • enfin, soyez prêt à démarrer votre chronomètre au signal d’avertissement (il est hors de question d’imaginer prendre un bon départ sans montre !).

ORIENTATION DE LA LIGNE DE DEPART

Une ligne de départ est rarement perpendiculaire au vent (ligne neutre). Il faut trouver son extrémité favorable pour s’assurer d’un gain au vent sur les concurrents partant à l'autre extrémité de la ligne.

Trois méthodes possibles :

a) La plus simple, mais la moins précise, consiste à se stabiliser bout au vent sur la ligne de départ. On regarde ensuite de quel côté est orientée l’étrave du bateau, ce qui donne le côté favorable (exemple : pointée vers le bateau-comité, c’est cette extrémité qui est favorable).

b) Autre méthode : longer la ligne en bordant la voile juste à la limite du décrochage, noter la différence de réglage entre les deux bords. Si sur tribord amure les voiles doivent être plus bordées que sur l'autre amure, le départ sera favorable sur le coté gauche de la ligne.

c) La meilleure solution est encore de tester la ligne grâce à un compas : on se place à l’extérieur de la ligne (coté bouée souvent moins encombré) et on relève l’alignement de la bouée avec le mât du bateau comité. On retranche 90° pour avoir la perpendiculaire à la ligne.
En comparant cette valeur (direction du vent théorique pour une ligne neutre) au vent réel obtenu en se mettant bout au vent, on en déduit l’orientation de la ligne : si le vent est inférieur à la perpendiculaire, la ligne est avantagée à la bouée (et inversement pour le côté au bateau comité).

PENDANT LE DECOMPTE

- Ultime vérification du matériel (algue dans la dérive/safran…) et des réglages (B/C/HB) ;

- Dernier contrôle direction/force du vent (le vent a-t-il forci ou au contraire molli ?) ;

- Repérage de la bouée de près (visuel et azimut) ;

- Déterminer l’endroit où couper la ligne (pas forcément la position estimée idéale, mais celle jugée la meilleure, compte tenu des circonstances) ;

- Prendre place sur la ligne pas plus d’une minute avant le départ et savoir rester stationnaire ;

- Essayer de conserver une idée de la distance avec la ligne, malgré le manque de repères (effet de « ventre ») ;

- Défendre sa position dans les ultimes instants afin de garder toujours la possibilité d’accélérer pour prendre un départ lancé :

  • entre – 5 et - 3 secondes, lancer votre bateau bon plein,
  • puis lofer pour couper la ligne en pleine vitesse.
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Situation caractéristique d’une ligne de départ avec un « ventre » :
(les bateaux en paquet se cachent mutuellement les marques de départ)

COMMENT SE PLACER

Il existe deux grands types d’approche pour se positionner sur une ligne de départ. On peut se placer assez tôt dans le groupe de bateaux qui s’approche de la ligne ou, au contraire, se positionner dans les derniers instants.

Approche précoce

On se place avant la minute dans le groupe de bateaux qui part du côté choisi. Le principe consiste à évoluer avec le groupe en essayant de minimiser l’écart avec le bateau au vent, tout en se créant l’espace sous le vent pour prendre de la vitesse et lancer le bateau avant le coup de canon.

Cette approche est souvent indispensable lorsque la flotte est importante ou si la ligne est courte.

Approche tardive

On s’approche de la ligne en bâbord dans la dernière minute. On longe la flotte sous le vent, ce qui permet de virer tribord dans un trou.

Cette approche est plus dynamique, mais plus risquée (bâbord non prioritaire).

DEPART AVEC LIGNE FAVORABLE AU TRIBORD

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N’allez pas vous battre pour obtenir coûte que coûte la place au ras du bateau comité (la meilleure, mais c’est cher car beaucoup de bateaux vont se la disputer !).

Il est préférable dans ces conditions de contourner sous le vent, au dernier moment, en partant d’assez haut, le groupe qui s’agglutine au bateau comité. Lancé, sous le vent, dans une zone moins encombrée, vous aurez toute l’initiative.

Attention, on coupe la ligne très vite en tribord et les bateaux sont souvent côte à côte en épi.

DEPART AVEC LIGNE FAVORABLE AU BABORD

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Si l’on souhaite continuer tribord amures après le départ la seule bonne place est à raser la bouée tribord amures avec le risque de la toucher, voire de ne pas pouvoir la passer.

Si, au contraire, vous souhaitez virer dès que possible pour rejoindre la partie droite du plan d’eau, un départ en milieu de ligne posera moins de problème.

Normalement en partant tribord, on n’a pas trop de mal à virer de bord devant le bateau qui suit puisque les bateaux sont en file indienne.

 

Attention, les départs bâbord amures sont souvent impressionnants, dangereux, voire suicidaires : il faut être sûr de trouver un passage dans la flotte qui progresse tribord…

DEPART LORSQUE LA LIGNE EST NEUTRE

Si la ligne est « bonne partout » la position de départ sera conditionnée par la stratégie prévue dans le premier près.

Exemple : départ près de l’extrémité bâbord de la ligne pour un louvoyage prévu dans la partie bâbord du plan d’eau.

A RETENIR

Les bateaux se présentent généralement trop tôt et dérapent sous le vent avant le coup de canon (effet accentué par brise).

Les départs au milieu de ligne sont généralement déconseillés car on ne peut facilement déterminer sa position sur celle-ci (effet de « ventre »).

Il est impératif de rester manœuvrant en gardant toujours un minimum de vitesse.

Il faut être lancé à 100% au moment du coup de canon (une partie de la flotte ne l'est pas encore…). Attention, le timing varie en fonction de la force du vent, du courant, de la vitesse du bateau, de la distance à la ligne…