LECTURE DU TEMOIGNAGE
Lecture du témoignage complet.
Témoignage de Jean Campanella
Il est demandé aux Grands Anciens qui fondèrent en 1961 ce Club — parti de rien pour arriver là où il en est aujourd’hui — de fouiller dans leur mémoire, de retourner sur leurs pas, de trier parmi des centaines de souvenirs quelques anecdotes sportives sur les débuts du club.
Naturellement, les plus croustillantes (et il y en a…) ne seront exprimées que par chuchotement discret, en tête à tête, compte tenu des lois en vigueur et du respect dû aux familles. Celles-ci n’ont pas à souffrir des manœuvres étranges, nautiques ou terrestres, tentées par quelques jeunes gens audacieux, comportement qui entachèrent leur blason familial, à jamais.
En ces temps reculés où la télévision c’était une seule chaîne en noir et blanc, les routes souvent désertes et l’essence bon marché, les honorables fondateurs empilaient sur de bizarres remorques ce qui ressemblait à un ou deux dériveurs, le tout tiré par des véhicules poussifs qui les amenaient malgré tout en Suède, en Angleterre ou à Kiel, pour la Semaine.
Le rêve se décidait souvent après un repas amical et gastronomique, propice aux grandes décisions. Le plus acharné lançait une proposition démente : « Et si, on allait à la Rochelle le mois prochain ? ». On allait à La Rochelle, le mois suivant, évidemment. La vraie question était de savoir si on s’arrêtait en route à Soustons chez la tante à Daniel Dahon, et combien de temps, on y resterait.
Rien n’était impossible aux jeunes régatiers : il manquait toujours quelque chose, le Club était pauvre et le reflexe « demandeur » n’existait pas. On « donnait » au Club. On donnait aux autres, aux débutants, et sur l’eau, on donnait tout ce dont on était capable.
C’est certainement pour cette raison (peut être uniquement, d'ailleurs ) que le YCS a perduré pendant 50 ans puisque en dépit des contraintes posées sur sa route et elles furent nombreuses,... et d’autorité souvent... le Yacht Club des Sablettes bouge encore !
Bon vent, belle mer, à tous et à toutes !
Signé : Jean Campanella